A partir d'une ethnographie des processus d'apprentissage et de transmission du métier d'horlogère/er réalisée dans diverses écoles d'horlogerie, des ateliers et des manufactures de l'Arc jurassien suisse, je questionne la manière dont le corps des praticien(ne)s, la construction des connaissances et les enjeux patrimoniaux sont réciproquement constitués dans le milieu horloger.
Quelles places occupe le corps des horlogères/ers dans les dynamiques de définition, de mise en oeuvre et de valorisation des habiletés horlogères (en particulier lorsque celles-si sont considérées comme « traditionnelles ») ? Je montrerai en quoi la formation initiale des horlogères/ers suppose l'acquisition d'une rigueur et de techniques corporelles spécifiques, et en quoi la gestualité déployée dans la pratique horlogère est désormais objectivée, tant par les marques horlogères que par les politiques publiques, comme le lieu d'accès privilégié au patrimoine vivant de l'horlogerie jurassienne.