Certaines migrantes catégorisées comme analphabètes ou peu alphabétisées, disent ne pas avoir d'usages de l'écrit ou, en tous les cas, fort peu et pas de leur propre production. Des personnes ont ainsi accepté de vider leur sac à main afin de montrer et de s'apercevoir de quels écrits elles disposaient dans leur environnement. Une quantité importante de documents a été dévoilée : papiers d'identité, documents de transport, documents administratifs et médicaux, agenda, guide de langue française, revues etc. Cette communication se focalisera essentiellement sur deux écrits rencontrés : un guide de conversation en langue française et un agenda et plus précisément sur les usages qui en sont faits par leurs détentrices. La validité des termes et des catégorisations (illettrés -analphabètes-peu lettrés-) concernant des personnes ayant un usage quotidien d'écritures variées paraît compromise. Quelles normes, quelles restrictions sont à l'œuvre dans cette déqualification de savoirs ordinaires ?