Sous-estimés quant aux contributions qu'ils pouvaient apporter aux connaissances, les objets bénéficient aujourd'hui d'une plus grande sollicitude, grâce notamment à certaines approches de l'anthropologie qui ont replacé ceux-ci au centre des actions et des relations. Cependant, les objets sportifs restent en marge des grands courants d'analyse alors même qu'ils sont des éléments constitutifs de l'action motrice. Mais quelle(s) relation(s) le sportif noue-t-il avec les objets de sa pratique au fil de ses expériences et interactions?
L'engagement sportif sera envisagé comme levier de subjectivation, c'est-à-dire que nous nous intéressons à la « production du sujet » au regard des actions sur la matière, celles-ci étant considérées comme des actions sur lui-même : devenir basketteur, par exemple, c'est conjointement incorporer un système de valeurs et une culture matérielle composée de ballons, d'une salle d'entraînement et de compétition, d'un maillot, de « straps » et de baskets, etc.