1er Congrès de l'Afea / 21-24 septembre 2011
Paris (France)

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La connaissance située, un processus affectif d'identification et de distanciation
Carine Plancke  1, *@  
1 : Laboratoire d'anthropologie sociale  (LAS)  -  Site web
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), CNRS : UMR7130, Collège de France
bât. A, 52, rue du cardinal Lemoine 75005 Paris -  France
* : Auteur correspondant

Sous le constat de l'impossibilité d'une connaissance objective à partir de la position d'observateur neutre il est devenu courant en anthropologie de plaider pour une prise en compte de la situation du chercheur, en particulier de son genre et de son appartenance ethnique ou sociale. Plus radicalement, il est soutenu qu'il peut y avoir des avantages épistémologiques pour ceux qui, à partir de leur propre situation, privilégient un point de vue particulier, bien que facilement minorisés, dans le sens où il leur est alors possible de révéler et d'écarter des suppositions communément adoptées qui peuvent biaiser la recherche ou d'offrir des explications moins partielles. Dans cette présentation, je vise à développer comment la production d'une connaissance située nécessite un double processus affectif d'identification et de distanciation. Le choix d'une chercheure, par exemple, d'adopter le point de vue des femmes du groupe étudié demande, d'une part, qu'elle arrive à se situer dans une proximité affective avec elles et à partager leur vécu en se distanciant de certaines évidences et, d'autre part, qu'elle délaisse des théories qui sont androcentrées ou peu aptes à traduire le vécu partagé. Je prendrai comme exemple la recherche que j'ai entreprise sur les danses féminines vouées aux génies de l'eau chez les Punu du Congo-Brazzaville. 


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