Dans une consultation médicale où le traitement thérapeutique n'est pas différé (sous forme de médicament) mais s'effectue plutôt sur « le champ » ; ici les aiguilles de l'acupuncteur remplaçant les médicaments du médecin allopathe, quelle est la place accordée au corps, à la parole du malade et à ses émotions dans la construction de « sa maladie » et quels en sont les impacts pour sa prise en charge thérapeutique ? La dualité qui oppose d'un côté discours « subjectif du patient » et « écoute objective » du médecin est-elle toujours fondée, et si oui comment se recompose-t-elle ? Comment le malade arrive-t-il à mettre en mots ses maux ? Que dit-il de lui et qu'est-il amené à dire à travers sa maladie ? Comment le médecin traduit ou retraduit ce récit individuel du malade face à sa maladie et qu'en fait-il ? Cette médecine parfois qualifiée de « douce », de « parallèle » ou encore « d'alternative » propose-t-elle vraiment un autre modèle de mise en récit des maux et de la maladie ? Au- delà des résultats même de l'enquête, cette communication évaluera l'impact du dispositif filmique comme mode de connaissance anthropologique qu'il s'agira d'interroger tant sur le plan méthodologique qu'épistémologique, situé entre émotion et cognition, implication et distanciation.