Depuis trente-cinq ans la diaspora malgache française et européenne se réunit à l'occasion du week-end pascal pour trois jours de festivités sportives uniques en leur genre. Entreprise longtemps fragile, la manifestation draine aujourd'hui des foules considérables et tisse des liens sans cesse plus solides avec l'Ile mère. Si au milieu des années 1970 cette manifestation sportive poursuit essentiellement des buts de fraternité et de ressourcement, les missions actuelles semblent corroborer celles des diasporas contemporaines. Répondant aux six critères de Safran (1991), et en particulier celui du lien organique avec la terre des ancêtres (Tanindrazana pour ces insulaires), la dispersion malgache sur la planète, en fait une « state-based diaspora » (Sheffer, 1986 et 1993 ; Cohen 1997). A ce titre, la RNS participe du fonctionnement de cette communauté transnationale, assurant les fonctions de ces organisations repérées par D. Helly (2006) : entretien d'une conscience de condition sociale incertaine en situation d'immigration, réinvention d'une mémoire collective par ses élites, développement d'un réseau multinational de liens entre foyers d'expression culturelle.