Pour les communautés autochtones, dans le Pacifique comme ailleurs, l'Ecole est d'abord le produit de la rencontre coloniale. Ici, elle a été historiquement un lieu de ségrégation, avant de devenir l'instrument privilégié de l'assimilation. La région ne déroge pas à un principe qui semble universel : la relégation massive des populations autochtones, souvent au nom de « l'égalité » citoyenne, marginalisation dont témoigne une statistique de l'échec scolaire implacable. La communication interroge quelques exemples de dispositifs de prise en compte des réalités linguistiques et culturelles dans l'éducation formelle, à Hawai'i, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. Elle cherche à saisir la portée de l'objectif de « décolonisation » de l'institution scolaire en proposant une typologie alternative de ces dispositifs, alors que les objectifs en termes de défense d'un patrimoine menacé et de recouvrement de souveraineté sont largement occultés par les analyses savantes.