Depuis 2001, les frontières maritimes européennes se sécurisent et se figent pour faire face, d'une part à une menace terroriste latente et d'autre part aux flux migratoires, de moins en moins maîtrisés donc contrôlables. Les frontières maritimes restent pourtant le lieu privilégié du trafic et du transit des marchandises. Les ports commerciaux se robotisent et se transforment pour simplifier et accélérer la circulation des biens, ainsi que pour assurer le transit confortable et rapide des voyageurs, tout en renforçant le dispositif sécuritaire de surveillance. Comment la logique de la Security et les exigences du trafic commercial cohabitent-ils dans l'espace portuaire ? Comment la temporalité du contrôle et celle du marché s'articulent-elles dans un espace-frontière circonscrit aussi particulier qu'un port ? S'agit-il de deux dimensions parallèles ou au contraire antithétiques et conflictuelles dans l'économie de la gestion de l'espace ?