La période post-dictature s'est caractérisée au Chili par la réaffirmation du modèle néolibéral et la mise en place de politiques de promotion de la diversité culturelle. A la fin des années 1990, les mobilisations de communautés et d'organisations mapuche ont mis au grand jour les limites de ces politiques et ont opéré une rupture dans les représentations de la société chilienne sur les Mapuche, mais aussi celles de ces derniers sur eux-mêmes. De nouveaux enjeux dans la lutte pour la terre et le territoire sont apparus, annonçant une renaissance du discours autonomiste. « L'imagination constituante » des Mapuche a consisté à occuper le terrain politique chilien à la recherche de nouvelles formes de démocratie participative, prenant part à la transformation de l'Etat centraliste. Les mobilisations se sont recomposées en entités territoriales et la mise en visibilité de l'élite mapuche représente un paradigme alternatif, vecteur de subjectivation au sein de la société chilienne et mapuche.