1er Congrès de l'Afea / 21-24 septembre 2011
Paris (France)

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"Patrimonialisation" des savoirs populaires au sein des manifestations de théâtre-danse populaires en Afrique et dans la diaspora
Christine Douxami  1@  
1 : Centre d'Etudes Africaines  (CEAf)  -  Site web
IRD, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)
2ème étage 96 bd Raspail 75006 PARIS -  France

A l'inverse d'une folklorisation des manifestations de théâtre-danse, telle qu'on a pu la connaître depuis le XIXe siècle nous assistons aujourd'hui à un renversement, relatif certes, de cette tendance. En effet, depuis les années 2000 et l'émergence du concept de « Patrimoine Immatériel de l'Humanité », mis en avant par l'Unesco, un patrimoine vivant a peu à peu été mis en valeur. Des formes de spectacle vivant et plus particulièrement de théâtre-danse populaire ont parfois acquis le « label Unesco », donnant tout à coup une nouvelle légitimité à ces manifestations, non plus vues comme du folklore désuet mais comme source de fierté. L'attribution, ou non, du « label Unesco» n'est pas centrale dans notre réflexion mais bien plutôt la question de la reconnaissance des performers en tant que porteurs d'un savoir à « conserver ». Or ce savoir, pour être vivant, est nécessairement en permanente transformation. Comment intégrer ce savoir comme un patrimoine - et ici la nomenclature est essentielle puisqu'elle est proche du patrimoine dit « historique » - sans en « magnifier » ses participants au risque de les « folkoriser » ? Comment montrer sa puissance créatrice ? Cette reconnaissance politique, souvent nationale, voire internationale, viendra-t-elle influencer positivement le regard de la communauté d'où ces manifestations sont issues et qui les considère souvent comme obsolètes ? Assistera-t-on à une nouvelle transmission des savoirs impulsée par cette « patrimonialisation » ? Cette transmission se fera-t-elle plus dynamique auprès des plus jeunes au sein du groupe ou s'effectuera-t-elle plutôt en direction de nouvelles personnes, étrangères à la communauté d'origine, informées par des nouveaux moyens de communication de l'existence de la manifestation ? Ou bien la manifestation deviendra-t-elle le cœur d'une nouvelle revendication identitaire pour l'ensemble de la communauté ? Nous articulerons notre communication autour d'exemples issus notamment des manifestations de danse-théâtre en Afrique lusophone et au Brésil au sein de la communauté afro-brésilienne.


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