Notre terrain dans un service de prévention spécialisée en tant qu'éducateur de rue nous a permis d'observer de manière empirique des pratiques institutionnelles qui stigmatisent une partie de la jeunesse des quartiers populaires français. Notre propos vise à mettre en exergue l'existence de « frontières internes » entre les jeunes, selon qu'ils sont inclus ou marginalisés socialement, et dès lors assimilés à des « étrangers de l'intérieur ». S'érigent ainsi des « murs internes » dans un espace de signification sécuritaire validant un « dispositif politique ». Celui-ci s'appuie sur la stigmatisation de l'autre résultant « du croisement des relations de pouvoir et de savoir ». Il contribue à créer des limites sociales renforçant des « frontières identitaires ».