Les « friches » urbaines de Bruxelles sont définies par l'administration régionale comme ce qui n'est pas la ville, comme vides. Il s'agit pour elle de « rapiécer » la ville tout en posant « ce qu'est la ville » : un ensemble de quartiers cohésifs, reliés d'un point de vue physique et social. En ce sens, les « friches » sont à combattre, à remplir et à réintégrer à l'intérieur de la ville. Des mouvements urbains contemporains investissent, parfois de manière très éphémère, ces aires le plus souvent situées aux confins de quartiers ou d'espaces aux fonctions claires. Elles deviennent, pour ces mouvements, des lieux d'expérimentation politique et sociale : des frontières épaisses, des espaces non plus vides mais interstitiels. Dans les transactions entre ces nouveaux militants, jeunes architectes et urbanistes, et les pouvoirs publics urbains en voie de redéfinition, les lieux de friches occupent une position centrale.