1er Congrès de l'Afea / 21-24 septembre 2011
Paris (France)
Une autre écriture de l'anthropologie est-elle possible ? Tergiversations autour d'un projet d'écriture : Comment je suis devenue anthropologue et occitane ?
Colette Milhé  1, *@  
1 : Bordeaux 2  -  Site web
Universite Bordeaux 2
146 rue Léo-Saignat - 33076 Bordeaux Cedex -  France
* : Auteur correspondant

Je vais tenter de t'expliquer la tension que je vis entre anthropologie et militantisme. Tout discours n'est pas posé au monde, sorti de nulle part. Il est construit dans une historicité, dans des interactions, pour répondre à certaines préoccupations... Notre façon d'être au monde est façonnée par tous les discours que nous contribuons à produire ou auxquels nous adhérons. Ce qui distingue fondamentalement l'anthropologie du militantisme, c'est que si celui-ci pose une vérité, elle ne s'intéresse pas pour sa part à la « vérité » mais à la manière dont elle est construite, les arguments qu'elle utilise, les événements qui la modifient, les interactions qui la socialisent ou la confortent, ses confrontations avec d'autres « vérités »... L'anthropologue ne considère pas qu'il y a une « vérité » mais plusieurs, portées par des groupes différents. En somme, mon travail n'est pas de dire si les locuteurs naturels ou les occitanistes ont raison ou sont plus légitimes mais d'examiner et d'interpréter leurs divergences, d'essayer d'en décoder le sens.


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