1er Congrès de l'Afea / 21-24 septembre 2011
Paris (France)
Les revues en anthropologie
Sophie Chevalier  1, *@  , Vanessa Manceron  2, *@  
1 : Laboratoire d'anthropologie urbaine/Equipe IIAC  (LAU-IIAC)  -  Site web
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), CNRS : UMR8177, École des Hautes Études en Sciences Sociales [EHESS]
27, Rue Paul Bert 94204 Ivry sur Seine CEDEX -  France
2 : Laboratoire d'ethnologie et d'anthropologie comparée  (LESC)  -  Site web
CNRS : UMR7186, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
21 Allée de l'université F- 92023 Nanterre cedex -  France
* : Auteur correspondant

L'ambition de cette table ronde était de réunir des responsables et animateurs de revues afin de débattre et d'échanger autour du devenir des publications en anthropologie. Nous avions retenu trois thèmes : la diffusion des revues, leur classement et leur évaluation et leur ancrage disciplinaire.

Le problème de la diffusion des revues peut être abordé selon deux perspectives : la première est celle du support, papier et/ou électronique et du rôle des portails comme « revues.org » ; la seconde est celle de la langue de diffusion et de la nécessité d'élargir le lectorat au-delà du seuil francophone. Nous souhaitions également aborder la question très controversée de l'évaluation des revues, mise en œuvre récemment à travers les classements menés par les organismes nationaux, mais aussi européens. Enfin, nous voulions discuter de l'identité des revues qui se pose à deux niveaux : d'une part l'attachement à une aire culturelle qui interroge la spécialisation géographique dont la pertinence est aujourd'hui débattue ; d'autre part, l'ancrage dans l'anthropologie même, et l'ouverture à d'autres disciplines voisines.

Sept revues participaient à cette table-ronde, ainsi qu'un représentant du portail Revues.org :

Gradhiva (Maira Muchnik) ; Terrain (Christine Langlois) ; Ethnologie Française (Martine Segalen) ; Ethnographiques.org (Sophie Chevalier) ; Revues.org (Pierre Mounier) ; Cahiers d'ethnomusicologie (Laurent Aubert et Christine Guillebaud) ; Genèses (Benoît de l'Estoile) ;

Journal de la société des Océanistes (Isabelle Leblic qui a eu un empêchement de dernière minute) ; Journal des anthropologues (Monique Selim).

Après un tour de table pour se présenter, la discussion se lance sur le fonctionnement des revues, en particulier le peu de soutien financier institutionnel : les revues sont portées par les institutions qui les hébergent, et leur fonctionnement dépend le plus souvent du bénévolat des chercheurs/enseignants-chercheurs qui les animent et y consacrent beaucoup de temps. Les subventions sont rares et modestes.

Le modèle économique des revues et sa viabilité est une préoccupation importante, et elle se pose dans le rapport entre versions papier et électronique des revues. Ces deux versions semblent essentielles pour assurer la pérennité de celles-ci, en particulier grâce à la vente d'abonnements – intégrés dans des portails – aux bibliothèques universitaires. P. Mounier qui représente revues.org confirme la complémentarité des versions papier/électronique : le passage en ligne n'a pas vocation à faire disparaître le papier.

Puis les discussions portent sur le statut de la langue française qui préoccupe tous les intervenants : certaines revues ont décidé d'accepter des articles dans d'autres langues, en particulier en anglais ; en partie à cause du coût des traductions. Susan Rogers (prof. NYU) intervient en confirmant la perte de la langue française dans l'anthropologie américaine : il est « inutile » de publier en français pour sa carrière aux USA.

Ensuite, les participants parlent « politique éditoriale » : quel est le degré d'ouverture des revues à des jeunes chercheurs et à des opinions hétérodoxes ? Est-ce que la politique des numéros thématiques ne ferme pas trop les accès à la publication ? Un nouveau tour de table permet à chacun de présenter sa politique éditoriale et la façon dont elle s'intègre dans des modes de fonctionnement qui apparaissent étonnement différents.

Enfin, tous les participants soulignent l'utilité d'une telle table-ronde et souhaitent vivement qu'une occasion se représente pour poursuivre les discussions très intéressantes.


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