1er Congrès de l'Afea / 21-24 septembre 2011
Paris (France)
Des cadres pour transmettre : éducation, institutions et rituels. Regards croisés anthropologie/psychanalyse
Françoise Hatchuel  1, *@  
1 : Université Paris Ouest Nanterre, Centre de recherches en éducation et formation, équipe « clinique du rapport au savoir »
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
* : Auteur correspondant

L'atelier s'est tenu sur 5 sessions (deux longues demi-journées) et a rassemblé 17 intervenant-e-s et à peu près autant d'auditeurs et auditrices qui sont passés au fil des deux demi-journées, soit en moyenne une vingtaine de participant-e-s par session. Beaucoup sont restés les deux jours, ce qui a fortement contribué à la richesse des échanges.

L'objectif premier, faire dialoguer des chercheurs et chercheuses s'appuyant sur des cadres théoriques différents (anthropologie, psychanalyse, sciences de l'éducation) a été pleinement atteint. Les trois personnes proposées après la première constitution de l'atelier par l'équipe d'organisation du congrès se sont pleinement intégrées, au point que, pour l'une, une collaboration de recherche est envisagée. Je tiens à saluer ici le remarquable travail de l'équipe du congrès qui a certes demandé des tâches supplémentaires aux responsables d'atelier mais dans un esprit de co-construction d'une pensée collective qui m'a semblé tout à fait pertinent. Nous avons ainsi pu constituer un bel espace d'échanges pour présenter nos travaux, particulièrement enrichissant notamment pour les quatre doctorants et doctorantes, dont certain-e-s communiquaient pour la première fois.

L'atelier a par ailleurs été l'occasion de rencontres et de mise en place de partenariats. Plusieurs participant-e-s se sont retrouvés ensuite à la table ronde « les limites actuels de l'autre » et trois intervenantes ont développé leur travaux quelques semaines plus tard dans le cadre du séminaire « anthropologie, psychanalyse et politique » de l'AFA (association française des anthropologues).

Outre ces liens ponctuels, l'atelier devrait déboucher sur des partenariats de plus longue durée :

- un dossier « passages, rituels, institutions » pour la revue Adolescence (à paraître fin 2012)

- un ouvrage La transmission familiale entre permanence et changement sans doute chez l'Harmattan (projet en cours d'élaboration)

- un groupe de travail en train de se mettre en place, dans un premier temps sans doute sous forme de réseau de recherches thématiques au sein de l'AFEA, par la suite si nous sentons cela pertinent, en proposant un projet ANR franco-québécois.

Argumentaire général de l'atelier

Pour pouvoir transmettre, et donc se perpétuer, toutes les sociétés mettent en place des modalités d'accueil et de « faire grandir » des plus jeunes.

L'hypothèse centrale de l'atelier, que les participant-e-s seront invité-e-s à discuter à partir de leurs propres travaux, est que ces modalités d'accueil et de transmission sont pour partie inconscientes et constituent un étayage pour le psychisme du sujet et que cet étayage est sans doute d'autant plus efficace qu'il prend durablement place au sein des structures sociales. C'est sans doute le rôle des institutions et des rituels.

Nous nous intéresserons donc aux dispositifs conscients et inconscients et aux logiques imaginaires et symboliques sur lesquels les adultes s'appuient pour accompagner enfants et adolescent-e-s, ainsi qu'à la façon dont ceux-ci s'institutionnalisent, qu'il s'agisse d'institutionnalisation formelle ou d'« imprégnation ». Nous porterons une attention particulière à la dimension corporelle dans la mesure où l'on sait, au moins depuis la réflexion de Marcel Mauss sur les « techniques du corps », à quel point celle-ci peut constituer le support d'une transmission tacite de savoirs et de savoir-faire adaptés et révélateurs d'une société donnée. De la même façon, seront questionnées les possibilités dont dispose le chercheur ou la chercheuse pour se saisir de ces différentes dimensions et en analyser les enjeux.


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