Un lien peut être fait entre connaissance et reconnaissance dans la mesure où dans le cas de l'immigration de retour, il y a une relation étroite entre savoir (technique, scientifique, professionnel, mais aussi relationnel) acquis à l'étranger et reconnaissance sociale. L'immigré qui revient avec un capital social, mais surtout culturel (Bourdieu, 1979) étranger semble de ce fait aspirer à une amélioration de la reconnaissance sociale dont il jouit. Il s'agit aussi bien de la reproduction du statut familial d'élite (qui, aujourd'hui encore, semble profondément liée à l'octroi d'un titre d'étude par une institution universitaire occidentale, voire à une première expérience de travail en Europe) que de la quête d'une véritable ascension sociale, grâce à ce bagage de connaissances et compétences acquises au fil du temps et au gré des déplacements. J'inclus dans ce bagage toutes sortes de compétences, y compris des compétences relationnelles et marchandes, acquises lors des séjours en Europe et pouvant aider énormément à la propulsion des parcours professionnels des migrants.

Dans cet axe il s'agira ainsi d'analyser les formes de reconnaissance attachées à l'acquisition de ce type de savoirs, aussi bien au niveau de l'individu, de la famille et du milieu professionnel, qu'au niveau des institutions internationales comme l'OMI (avec le projet MIDA, Migration pour le Développement en Afrique) et nationales, comme l'OFII par exemple, qui contribuent financièrement, sous certaines conditions, à la réinstallation dans le pays d'origine des migrants Africains porteurs d'un projet entrepreneurial.