1er Congrès de l'Afea / 21-24 septembre 2011
Paris (France)

Les actes > Les papiers par auteurs > Calderon-Bony Frida

Quelles connaissances pour la connaissance anthropologique ?
Frida Calderon-Bony  1, *@  , Elena Nava-Morales  2, *@  
1 : Groupe de géographie sociale et d’études urbaines  (GGSEU)  -  Site web
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)
2 : Laboratoire d'anthropologie
Université de Brasilia -  Brésil
* : Auteur correspondant

Le propos de cette communication est de penser la connaissance anthropologique, en rendant visibles les processus d'intersubjectivité présents entre anthropologues et acteurs/sujets d'étude. Avec le dépassement du dualisme entre le sujet et l'objet, la nécessité de repenser aux implications éthiques et mêmes politiques de cette transformation est prégnante dans l'Anthropologie. A ce propos, M. Abélès interroge le besoin de « dépasser une opposition plus ou moins rigide entre le soi et l'Autre, entre le sujet et l'objet, (et) de repenser ce qu'on pourrait appeler les “régimes d'altérité” (2008). Ainsi, repenser à la co-temporalité (Fabian, 2006) et l'horizontalité du couple anthropologue-sujet, nous semble nécessaire pour aborder une épistémologie dans laquelle acteurs/sujets et chercheurs se restituent mutuellement des éléments conceptuels. Nous examinerons les possibilités d'une anthropologie «autre», consciente des asymétries et contradictions qui constituent les relations établies entre l'anthropologue et ses sujets d'étude, mais qui soit capable de créer des voies de négociation permettant l'échange de connaissances réciproques et ainsi d'engendrer des épistémologies variées. Pour penser à cette « autre » anthropologie, nous tenterons de répondre à des questions du type: Comment faire émerger le cheminement entre connaissances ordinaires et processus de légitimation dans le monde académique ? Quand une connaissance anthropologique devient-elle une théorie légitime pouvant faire partie du corpus théorique de l'anthropologie ? Comment le processus de légitimation «scientifique» qui distingue la connaissance anthropologique de l'anthropologie institutionnalisée a-t-il lieu ? Autrement dit, comment transformer la connaissance qu'un peuple a sur le monde (c'est-à-dire son épistémologie) en une connaissance anthropologique ? Prenons un exemple : L'épistémologie Zapoteca peut-elle faire partie de l'anthropologie institutionnalisée, d'un corpus théorique pour étudier d'autres peuples? Dans cette perspective, l'agenda politique des Anthropologies Mondiales (Ribeiro, Escobar, de la Cadena, Restrepo, Narotsky ; 2009) servira de cadre à notre réflexion. D'autre part, l'expérience ethnographique des auteurs dans le cadre de leurs recherches au Mexique, Brésil et Etats-Unis, constituera le matériel empirique permettant d'aborder l'ensemble de ces problématiques.


Personnes connectées : 1