Il a fallu un certain temps pour que l'ethnologie accepte que l'exotisme des sociétés étudiées ne rime plus avec isolement ; que les sociétés échangeaient entre elles, s'influençaient mutuellement. avec la globalisation, l'ethnologie s'intéresse à de nouveaux objets, recycle ses connaissances ou évacue des problèmes non résolus comme l'ethnicité. Si jadis les sociétés ont pu être étudiées dans leurs archaïsmes, elles sont désormais les « victimes », les fruits d'un processus exogène qui bouleverse. La Birmanie apparaît en dehors du « temps », avec pour contrepartie de ce replis politique, la survivance d'un exotisme que l'on ne trouve plus ailleurs.
A partir de l'exemple de migrations aux frontières de la Birmanie, je montrerai qu'au contraire il existe une continuité que seule l'ethnologie comme science « construite » peut servir à comprendre et ainsi apporter une connaissance de l'Autre non pas « hors du temps » ni dans « notre temps », mais selon une temporalité qui lui est propre.